Les appareils ménagers

De leur origine jusqu'en 1950

Lave linge

Au milieu du 19ème siècle, est utilisée la lessiveuse "de ménage", récipient en métal à double fond, doté en son centre d'un tube se terminant par un champignon percé de trous. L'eau est versée dans le fond, et le linge posé par couches. La lessiveuse est placée sur le poêle: par l'effet de l'ébullition, la vapeur force l'eau qui remonte dans le tube central et arrose le linge. Après une heure, le linge n'est pas lavé: une fois refroidi, on le savonne, on le frotte avant de le rincer aux lavoirs des rivières. Entre temps, on lave le linge délicat, car la lessiveuse ne sert qu'au coton et au lin épais. Certains autres instruments sont des aides, sans plus, telles la planche à laver ou la ventouse à manche.

La machine à laver semble être l'invention de Jacob Christian Schäffer (1785 − 1790) mais le premier brevet relatif à une machine à laver a été déposé le 31 mars 1797 par l'Américain Nathaniel Briggs. Son fonctionnement, consistant à faire tourner, à la main, du linge avec de l'eau et un produit nettoyant. Même si elles étaient à mains, son principe était celui des machines moderne.

La laveuse à rouleaux est inventée en 1843 par John E. Turnbull à Saint-Jean, au Nouveau−Brunswick.

James King a innové en 1851 avec une machine à laver, le premier en son genre, à utiliser un tambour. Même s'il était toujours à main le modèle King's ressemblait à la machine à laver moderne. La machine tournante a été breveté par Hamilton Smith en 1858.

La machine à laver rotative a cédé la place à la machine à laver Thor qui a été inventé par Alva J. Fisher. C'était une machine à laver à tambour qui avait une cuve galvanisé et même un moteur électrique. Il a été présenté au public en 1908 par la Société Hurley Machine de Chicago, Illinois. Le brevet a été délivré en 1910.

En 1866 apparaissent, en Angleterre, les premières machines à laver électriques.

Le premier brevet est enregistré à l'INPI le 26 avril 1904. Son inventeur, M.HENIN, y décrit un tonneau de bois à double fond avec des parois dotées d'un relief. Un agitateur est actionné par une manivelle. On verse l'eau chaude sur le linge, on agite avec la manivelle puis on vidange par un robinet. La machine ne chauffe pas l'eau, ne le rince ni ne l'essore. C'est ainsi que sont conçues les 1ères machines

Lou Upton, en 1908, est détenteur d'un brevet pour une machine à laver le linge, à la main, et envisage d'y ajouter un moteur électrique. En 1911, il commence la production d'une machine à laver électrique avec une essoreuse. En 1929 la société fusionne avec Washer Company qui distribue sa propre production. Cette société deviendra Nineteen Hundred Corporation puis WHIRLPOOL.

Les premières machines électriques, dans les années 1920, sont souvent semblables aux précédentes: le mécanisme d'entraînement (volant, manivelle) est simplement relié par une courroie à un moteur électrique fixé sous la cuve. Ces machines sont peu sécurisées: fuites fréquentes, chocs électriques violents, bielles et moteur trop accessibles.

1928 − Aux États−Unis, malgré leur prix élevé les ventes des machines à laver atteignaient 913.000 unités

En France, on présente à la Foire de Paris de 1930 la première machine à laver à moteur électrique.

En 1937 est inventée la première machine semi'automatique par Rudique.

En 1937 Bendix qui était une firme d'aviation avait eu l'intelligence d'acheter un brevet de lave−linge automatique déposé par deux inventeurs individuels, et refusé par tous les constructeurs américains de machines à laver. Par la suite Bendix s'imposa sur le marché français.

Après guerre, et pendant toutes les années 1950, les constructeurs, dont beaucoup se spécialisent dans les machines à laver (Arthur Martin, Bendix, Brandt, Flandria, Laden, Lincoln, Philips principalement) rivalisent d'astuces et de techniques autour de plusieurs méthodes.

Les années 1960 voient apparaître les premières machines combinées conçues par l'industriel et inventeur Charles Boutelleau (LADEN), où l'essorage est obtenu par la force centrifuge au sein du tambour.

Machine à coudre

Barthélemy Thimonnier, (1793 − 1857) tailleur français originaire de la région lyonnaise, en 1829, met au point le premier métier à coudre. Pour mettre en valeur son invention, il signe un contrat avec Auguste Ferrand, ingénieur des mines, qui va se charger de faire les dessins et la demande de brevet d'une machine à coudre (Couseuses) construite en bois, à un fil continu, en point de chaînette, cousant 200 points à la minute. Avec ce contrat, Ferrand s'attribue la copaternité de l'invention dont le brevet est délivré le 17 juillet 1830.

La même année, et grâce à huit commanditaires, il en fabrique 80 exemplaires et ouvre le premier atelier mécanique de confection du monde pour honorer une commande d'uniformes de l'armée.

Mais une foule de tailleurs en colère, ont vu dans sa machine une menace pour leur profession, et ont détruit la plupart de ses machines. Thimonnier retourne à Amplepuis, reprend son travail de tailleur et continue à chercher des améliorations à sa machine. Ainsi, le 19 août 1845 il obtient un deuxième brevet pour "un métier à coudre" à point de chaînette.

Le 17 octobre 1847, un nouveau brevet est délivré au nom de Barthélemy Thimonnier et Jean-Marie Magnin, avocat, non plus pour un métier à coudre mais pour un "couso−brodeur". Cette dernière invention destinée à coudre, broder et faire des cordons au point de chaînette peut piquer 300 points par minute. Le brevet prévoit même la possibilité de mettre plusieurs aiguilles sur une même machine préfigurant ainsi les machines modernes. Il prévoit aussi que pour obtenir une belle couture il faut que la grosseur de l'aiguille soit en rapport avec l'épaisseur du tissu ! Le couso−brodeur, comme son nom l'indique, peut, d'après le brevet, s'appliquer à toute espèce de broderie au point de chaînette sur mousselines, linges, velours, satins, draps et cuirs, notamment les gants. Il peut aussi exécuter un ou plusieurs cordons (passementerie) et bordure de vêtements.

Comme la couseuse de 1830, le couso−brodeur n'a pas de griffe d'entraînement du tissu que l'on doit déplacer en tirant de droite à gauche. Cette dernière création donne de si bons résultats que Thimonnier et Magnin achète la patente anglaise en février 1848. En janvier 1849, le tailleur d'Amplepuis s'embarque pour l'Angleterre afin d'y organiser la fabrication de ses machines à Manchester où il connaît enfin le succès.

Magnin présente la machine de Thimonnier à l'Exposition Universelle de Paris de 1855 où elle remporte la médaille de première classe et les éloges de la presse. Malheureusement l'utilisation de la machine ne se répand pas. La situation financière de Thimonnier est difficile, il doit cependant faire vivre sa famille. De nombreux voyages dans la capitale ne lui apportent pas la fortune et en 1956 il reprend son métier de tailleur d'habits.

Il meurt le 5 juillet 1857 à Amplepuis à l'âge de 64 ans, comme de nombreux inventeurs sans avoir profité du fruit de sa découverte.

Les machines à coudre de marque Thimonnier continueront à être produites et commercialisées en France jusqu'au XXe siècle.

Walter Hunt, (1796 − 1859) autodidacte, (il a conçu notamment l'épingle de sûreté et le premier stylo), en 1834, il a réussi, au moyen d'une navette pour la première fois dans l'histoire de faire un point droit, comme on le connaît aujourd'hui. Il est le fondateur du principe de la couture, avec 2 fils un fil supérieur et un fil inférieur.

En 1845, l'Américain Elias Howe reprit et améliora l'idée de la canette et construit, une machine dans laquelle le second fil faisait un mouvement alternatif dans la navette (navette "shuttle"). Il dépose un brevet en 1846 mais n'obtient aucun succès et part en Angleterre pour tenter de l'exploiter.

Navette et sa canette

Il est très probable que la navette des métiers à tisser a inspiré les mécaniciens américains. Le vrai succès de Howe était, quand, avec son ami et financier Fisher, cousaient sur sa machine avec la navette un vêtement avec un point droit double. Il a cru avoir atteint son but. Mais pendant ce temps, d'autres Américains ont été très occupés à perfectionner la machine à coudre. Son principal rival, Isaac Merrit Singer, a construit une machine similaire. Bien sûr cela à fini avec un procès pour obtenir le droit de la priorité. Après un long litige Howe gagne le procès. La réussite matérielle lui sourit, à un tel point qu'il reçoit 2 millions de dollars pour les droits sur son brevet.

En 1850 une licence est accordée à, Wheeler & Wilson, de Bridgeport (Connecticut) aux États−Unis. Allen B. Wilson construit la première machine à coudre avec un crochet rotatif. Elle est équipée d'une canette en forme d'une lentille. Wilson a d'abord utilisé un crochet qui menait le fil supérieur autour d'une canette immobile.

La Société Wheeler & Wilson Machine à coudre était très populaire dans la région, mais n'était pas financièrement assez solide pour supporter une évolution rapide. Elle a été rachetée par la Compagnie Singer.

Isaac Merritt Singer (1811−1875) en 1851 perfectionne une machine à coudre Walter Hunt qui lui avait été confiée pour réparation.

Cette machine améliorée qui fonctionne à 900 points par minute est brevetée en 1851. Singer (l'inventeur), Phelps (l'ex−employeur) et Zieber (le financier) s'associent pour fonder la compagnie Jeny Lind Sewing Machine Company. Le nom est rapidement changé pour I. M. Singer & Co. L'entreprise est un succès financier. Avec cette machine il remporte le premier prix à l'Exposition universelle de Paris en 1855.

En 1862, Isaac Singer est accusé de bigamie. Sa réputation est ternie à jamais. Il se rend en Europe où il vivra jusqu'à la fin de ses jours. L'entreprise est renommée The Singer Manufacturing Company en 1863.

Isaac Merritt Singer décède le 23 juillet 1875. Il laisse 14 millions de dollars en héritage à ses vingt−cinq enfants. Isaace Singer s'est marié cinq fois.

Frederick Gilbert Bourne (1851−1919), en tant que président de l'entreprise Singer au tournant du XXème siècle, mit sur pied l'une des premières véritables entreprises mondiales en prenant ses repères à travers le monde entier, en établissant des centres de services et de distribution et en construisant des usines dans plusieurs pays.

Le quartier général de la société se trouvait au Singer Building, conçu par l'architecte Ernest Flagg, qui a également conçu deux résidences de campagne pour Bourne. Construite en 1906 à New York pendant la présidence de Bourne, la tour Singer était à l'époque la plus grande tour du monde.

Toutes les nations utilisent les machines à coudre Singer !

Réfrigération

Depuis la plus haute antiquité on stockait la glace découpée l'hiver sur les étangs, dans une glacière. Il s'agissait d'un trou fermé par un couvercle isolant dans lequel on alternait des couches de paille, ou de sciure de bois, et de glace. Comme l'air froid descend et que la chaleur monte, l'orifice de remplissage se situant en haut, la température basse se maintenait et une partie de la glace, ainsi stockée, se conservait jusqu'à l'été.

C'est le 31 décembre 1642 que les deux marchands obtiennent les lettres patentes de Louis XIII qui leurs donnent le privilège de construire des glacières pour la conservation de la neige et de la glace. Cette concession est valable pour une période de dix ans afin de vendre la glace à Marseille.

La clientèle fortunée en fait un usage raffiné. Elle pile la glace avec du sel pour obtenir un mélange réfrigérant qui lui permet de frapper verres et carafes. En y plongeant un pot d'étain contenant lait, crème et sucre et en tournant très lentement ce mélange, elle fabrique de véritables" glaces". Elle prépare aussi des sorbets à base de jus de fruits, notamment à bord des galères dont les officiers constituent le gros de la clientèle.

La glace fut aussi utilisée pour la conservation des aliments mais la salaison restait le principal procédé.

A partir de 1655-1660, le sorbet fait son apparition dans la noblesse et obtient tout de suite un succès fulgurant. Chaque châtelain se devait d'offrir des sorbets à toutes ses réceptions. Même si certains châteaux ou abbayes en possédaient, les glacières se sont développées en France au XVIIème siècle. C'est surtout Catherine de Médicis, arrivant d'Italie qui va développer l'usage de la glace. Louis XIV, grand amateur de sorbets et de crèmes glacées, va leur donner un grand développement. Une bonne douzaine de glacières y sont construites à Versailles

En 1685, le physicien français Philippe de la Hire fut le premier à produire artificiellement de la glace en enveloppant une toile pleine d'eau fraiche avec du sel d'ammoniac humide.

En 1748, le concept de la réfrigération artificielle a été introduit par William Cullen à l’Université de Glasgow, quand il a montré que le gaz comprimé pourrait refroidir l’air.

En 1851, James Harrison (1816 - 1893), un imprimeur écossais, émigré en Australie. en nettoyant des caractères à l'éther, remarqua que le liquide refroidissait fortement le métal en s'évaporantet eut l'idée de comprimer l'éther gazeux avec une pompe pour le transformer en liquide, puis de laisser l'éther liquide revenir à l'état gazeux en provoquant un refroidissement6. Il mit ce système en œuvre dans une brasserie australienne où le gaz froid d'éther était pompé dans des tuyaux qui circulaient dans le bâtiment. Harrison utilisa le même principe pour fabriquer de la glace en faisant passer dans de l'eau les tuyaux refroidis par l'éther gazeux. Mais il fit faillite en 1860 car la glace naturelle qu'on importait par bateau d'Amérique restait moins chère.

En 1855, John Gorrie, mis au point le premier réfrigérateur de compression de vapeur fonctionnelle et elle a été rapidement adoptée pour utilisation dans les industries de brassage et d’emballage de viande.

En 1860, Ferdinand Carré, ingénieur, construisit le premier appareil réfrigérant par vaporisation d'ammoniaque, suite aux découvertes des physiciens anglais Leslie en 1811 et Faraday en 1823, relative à la liquéfaction des gaz. Avec la découverte de la machine à fabriquer de la glace. Les premières fabriques de glace industrielle sont opérationnelles :

Congélation Industrielle :

En 1865, la congélation est mise au point; entre -10 et -20°elle se pratique dés 1876 sur les poissons et les volailles,

En 1876, l'ingénieur Charles Tellier équipa un bateau avec des cales réfrigérées. Ce bateau était spécialisé dans le transport de viande de boeuf sud américaine

En 1876, Carl von Linden., ingénieur allemand, trouve un mélange de gaz efficace quant à effet de liquéfaction et de réfrigération. Après avoir breveté cette méthode, ses réfrigérateurs ont été fabriqués en série pour utilisation dans les brasseries. En 1894, après avoir reçu une demande de la brasserie Guinness à Dublin pour un réfrigérateur plus puissant, il développe la Technique de Linde pour liquéfier de grandes quantités d’air de refroidissement. Cela a fourni la Fondation pour la technologie moderne de réfrigérateur.

Les réfrigérateurs domestiques :

Le principe du réfrigérateur tel que nous le connaissons aujourd'hui a été inventé en 1876 par Carl von Linde.

Le réfrigérateur à absorption de gaz, qui se refroidit par l'utilisation d'une source de chaleur, a été inventé en Suède par Baltzar von Platen et Carl G.Munters en 1922, alors qu'ils étaient tous deux étudiants à l'Institut royal de technologie de Stockholm. Leur invention permet de produire du froid à partir d'une source d'énergie telle que le propane, l'électricité ou le kérosène. En 1923, la production de leur réfrigérateur à usage domestique commence par l'intermédiaire de la société AB Arctic. En 1925, AB Arctic est achetée par Servel (unité d'Electrolux), qui commercialise ses produits dans le monde entier, notamment aux États-Unis où elle dépose le brevet d'invention le 7 décembre 1926 .

Electrolux-Servel, est pendant de nombreuses années le seul producteur de ce réfrigérateur aux États-Unis..

Fer à repasser

En Europe Occidentale, les forgerons fabriquent des fers d'une seule pièce. Chauffés directement dans le feu de la cheminée ou d'un brasero, ils en ressortent sales et ont besoin d'être nettoyés avant usage, au risque de se brûler la main car la poignée est chaude également. Nous sommes au XVIIe siècleAussi quelqu'un eut la brillante idée de mettre les braises dans le fer plutôt que le fer dans la braise. Apparaissent ainsi les fers creux en tôle et en fonte chauffés intérieurement. Ils offrent l'avantage d'avoir la semelle propre mais, en même temps, dégagent fumées et poussières. L'évolution de la mode et des moyens de fabrication vont faire apparaître une nouvelle génération de fers creux chauffés intérieurement par un morceau de métal (lingot) préalablement rougi au feu. Ce qui réduit considérablement les inconvénients évoqués précédemment. C'est un progrès considérable !

A partir du XIXe siècle, la fonte est produite industriellement. Petit à petit, l'âtre laisse la place aux foyers sur lesquels reposent les fers plaques que nos grands mères utilisaient, il n'y a pas encore si longtemps.Ces fers à repasser ont différentes tailles et épaisseurs de semelles qui correspondent à des numéros différents : n° 4 , n° 5 etc. Avant de pouvoir repasser du linge, ces fers étaient posés sur des sources chaudes comme des cuisinières ou des poêles.

Dès le début du XXe siècle, on utilise toutes les énergies nouvelles pour chauffer les fers. Ainsi trouve-t-on les fers chauffés à l'essence ou à l'acétylène, les fers à gaz, à alcool ou à eau chaude, etc.

En France, c'est en 1917 que Calor commercialise les premiers fers électriques qui procurent bien des avantages par rapport à leurs ancêtres.

Le thermostat est apparu dans les années 1920.

Gaufrier électrique :

Des moules à gaufre très simples, ronds, dépourvus de décoration, ont été retrouvés dans des sépultures des VIIe et Xe siècles de femmes Vikings en Suède et Norvège.

On trouve de nombreuses mentions de gaufriers dans les inventaires moyenâgeux.

Les fers à gaufres anciens, étaient en forme de pince avec deux longues branches formant poignées, ils étaient composés de différentes palettes : plates, à rebord ou épaisses comme pour les gaufriers contemporains.

Les émigrés hollandais au Nouveau Monde y amènent les gaufriers au XVIIe siècle.

Le gaufrier chauffé en assis sur les poêles à bois ou au gaz. a été breveté le 24 août 1869, par Cornelius Swarthout de Troy, New York. Ce gaufrier était contitué de deux plaques.liées par un pivot de charnière, un collier de fer.

L’invention du gaufrier électrique est due à Thomas J. Stackbeck qui fut chargé de concevoir les éléments chauffants des prototypes qui ont été utilisés dans la construction d'un thermostat pour éviter le problème de surchauffe fréquente. Avec l'aide de financement de General Electric, le gaufrier entièrement électrique a été présenté à la nation le 26 Juillet, 1911. Bien que l'aspect global de la machine ait changé depuis lors, son design intérieur et sa fonction de base sont restées semblables.

Gaufrier électrique Jules MANIL

Café et accessoires

Les paysans du sud-ouest de l’Éthiopie, d'où le café est originaire et date peut-être du Xe siècle, plus sûrement du XIIIe siècle, torréfiaient probablement les grains du café dans des braises, les broyaient dans une bouillie dans laquelle le café faisait originellement office d'épice aux vertus médicinales, à l'instar du cacao chez les Aztèques.

La diffusion du café se répand d'abord probablement au XIIe siècle ou XIIIe siècle dans le Yémen, où sa popularité a très certainement profité de la prohibition de l'alcool par l'islam. Il est alors appelé K'hawah, qui signifie « revigorant », dans les monastères soufis où l'on dispose au XVe siècle des premières traces attestées de consommation de café sous forme de boisson et de la connaissance du caféier. Les données archéologiques disponibles aujourd’hui suggèrent que le café n’aurait pas été domestiqué avant le XVe siècle : le processus d'élaboration de la boisson, long et complexe, explique peut-être la découverte tardive des vertus des graines de caféier, au premier abord peu attractives.

Au XVe siècle, les pèlerins musulmans de retour de La Mecque, introduisent le café en Perse et dans les diverses parties de l'Empire ottoman, Égypte, Afrique du Nord, Syrie, Turquie. La consommation de café s'étendit à l'Égypte.

Au XVIe siècle de nombreuses « maisons du café » s'ouvrirent au Caire, à Istanbul et à La Mecque. Dès 1644, un aventurier et poète vénitien, du nom de Pietro della Valle avait apporté quelques balles de café à Marseille. Au milieu du XVIIe siècle, des marchands de Marseille qui avaient appris à apprécier le café au Levant commencèrent à ramener des balles de café. En quelques années, un groupe de marchands et de pharmaciens s'organisèrent pour importer du café d'Égypte. En 1671, le premier café marseillais ouvrait ses portes à une clientèle rapidement nombreuse. Mais il faut attendre 1669 et l'arrivée en grand appareil de l'ambassadeur de la Sublime Porte, Soliman Aga, auprès de Louis XIV, pour que la mode de la consommation du café soit lancée dans la capitale. Recevant avec faste ses invités de marque dans son appartement parisien, il leur offre dans une mise en scène digne des Mille et Une Nuits du café à la turque. Toutes les grandes dames se piquèrent de curiosité pour ce personnage haut en couleur qui se fit brocarder par Molière dans Le Bourgeois gentilhomme.

À Paris, le premier café parisien est fondé par un Arménien du nom de Pascal en 1672 près du Pont-Neuf, qui fonda ensuite un autre café en 1685 à Londres. Pascal avait aussi fondé le premier café en France vers 1665. Le café Procope est le deuxième café à ouvrir dans cette ville en 1686. On y invente une nouvelle manière de préparer la boisson, en faisant percoler de l'eau chaude dans le café moulu retenu par un filtre. Il innova aussi en acceptant les femmes. Le café devient très prisé durant le Siècle des lumières. Voltaire consomme jusqu'à douze tasses de café par jour et possède une collection de cafetières. À la veille de la Révolution, Paris compte plus de deux mille cafés.

Au cours du XVIIIe siècle, la boisson connaît un grand succès en Europe, et pour répondre à la demande, les colons européens introduisent la culture du café dans de nombreux pays tropicaux. Au XIXe siècle, l'offre insuffisante a stimulé l'usage de divers substituts au goût proche, comme la racine de chicorée.

Les principales régions productrices de café sont l'Amérique du Sud (avec notamment le Brésil et la Colombie), le Viêt Nam, le Kenya, la Côte d'Ivoire, et d'autres encore. Hawaii a une petite production de café de grande qualité et de prix élevé, mais parmi les nombreuses variétés développées, le café le plus cher et le plus fameux est désormais le Bourbon pointu (cultivé dans l'île française de La Réunion), ce qui s'explique par sa rareté et le caractère endémique des plants requis pour la culture. Chaque paquet est vendu environ 459 euros le kilogramme, c'est trois fois plus que le Blue Mountain provenant de la Jamaïque.

Arrivés à destination, les grains sont torréfiés (fortement chauffés, on parle aussi de brûlage ou de grillage), ce qui développe leur arôme et leur donne leur couleur foncée. Ils sont ensuite moulus.

Avec la torréfaction, les grains doublent de grosseur. Au début de l'application de la chaleur, la couleur des grains verts passe au jaune, puis au brun cannelle. C'est à ce moment que le grain perd son humidité. Lorsque la température à l'intérieur atteint environ 200 °C, les huiles sortent des grains. En général, plus il y a d'huile, plus le café a de saveur.

Durant la torréfaction, les grains se fissurent d'une façon semblable à celle du maïs soufflé qui explose sous la chaleur. Il y a deux moments « d'explosion », qui sont utilisés comme indicateurs du niveau de torréfaction atteint.

Les grains deviennent plus foncés et libèrent davantage d'huile jusqu'à ce qu'on mette fin à la torréfaction, en les retirant de la source de chaleur.

Mouture

Autrefois, les grains de café étaient écrasés à la meule de pierre ou au mortier et au pilon. L'invention et la fabrication du moulin à café, inspirées des moulins à poivre, accompagnent cependant la diffusion du café en Occident : de nombreux modèles professionnels ou domestiques se succèdent. Dès le XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, on fabrique des moulins à café en fer, mais c'est à partir du XIXe siècle que les moulins à café pénètrent réellement de nombreux foyers, notamment les modèles de la société Peugeot frères dont le premier date de 1832.

Jean-Pierre Peugeot (1734-1814) laisse en héritage à ses fils une teinturerie, une huilerie et un moulin. La Révolution française permet le rattachement du pays de Montbéliard à la France. Les deux fils aînés de Jean-Pierre Peugeot, Jean-Frédéric (1770-1822) et Jean Pierre (1768-1852) (voir Famille Peugeot) transforment le moulin du lieu-dit du Sous-Cratet en fonderie d'acier (1810) en s’associant avec Jacques Maillard-Salins. Cette usine fournit les horlogeries en ressorts d'acier, puis à partir de 1833, de la grosse quincaillerie, puis des scies à rubans, des outils.

À partir de 1840, elle lance un moulin à café cubique en bois, avec mécanisme intérieur en acier.

Le moulin à poivre

En 1874, c’est le moulin à poivre que Peugeot mit au point : le modèle Z. Il est le modèle le plus répandu et sa production continue encore à l’heure actuelle. Il était à l’origine en porcelaine blanche, puis en métal argenté, en bakélite et enfin en bois. Il disposait parfois d’une manivelle.

Les cafetières

Avant l'invention de la cafetière à percolation, le café était préparé soit en infusion (comme de nos jours avec la cafetière à piston), soit en décoction (comme de nos jours avec le café turc).

Première cafetière à percolation

Vers 1800, le français Jean-Baptiste de Belloy, archevêque de Paris, invente le système de la percolation du café et de la première cafetière (appelée aussi le dubelloire ou la débelloire). La cafetière est composée de deux récipients empilés, séparés au milieu par un compartiment où l'on place le café. On verse l'eau bouillante dans la partie supérieure de la cafetière ; le café s'infuse lentement et passe dans le récipient inférieur. Il ne s'agit donc plus d'infusion mais de lixiviation. Dans sa célèbre Physiologie du goût3, Brillat-Savarin préférait ce système aux autres.

Invention de la cafetière à dépression

En 1825 apparaît la cafetière à dépression de type Cona. Composée de deux globes superposés et fixés à un support, elle fonctionne à pression d'air.

La partie inférieure, la boule, contient l'eau et la partie supérieure, la tulipe, reçoit la mouture. À l'aide d'un brûleur, l'eau chauffe et s'évapore créant une surpression dans le globe inférieur. L'eau chaude (85 °C) monte à l'étage supérieur par le tube de la tulipe plongé dans la boule et se mélange à la mouture. À ce moment, on arrête la source de chaleur puis, la pression diminuant, l'eau infusée redescend par dépression dans le récipient inférieur par le tube de la tulipe sur lequel est placé un filtre.

Le brevet est déposé par la Française Jeanne Richard en 1837 en faisant référence aux travaux de l'allemand Loeff. Plusieurs brevets se succèdent en apportant diverses améliorations (Louis François Boulanger (France, 1835), Mority Platow et James Vardy (Angleterre, 1839), Mme Vassieux (France, 1841).

Cafetière italienne ou à moka.

De nombreux nouveaux modèles de cafetières à dépression essayent d'en améliorer le système et les matériaux. La cafetière italienne ou à moka, apparue en 1895 et encore utilisée de nos jours, représente l'aboutissement de ce système. Très connues en Italie sous Bialetti, nom de son fabricant Alfonso Bialetti, ces cafetières sont généralement faite d'un alliage d'aluminium ou d'acier inoxydable.

Cafetière à piston

La cafetière à piston (French press en anglais, aussi connue sous le nom de cafetière au Royaume-Uni) est brevetée par l'Italien Caliman en 1933.

Généralement en verre et en métal, cette cafetière porte en son centre un piston dont l'extrémité du bas est munie d'un disque de métal troué servant de filtre. Après avoir déposé la mouture au fond de la cafetière, on verse l'eau frémissante et on laisse reposer deux minutes, environ. En exerçant une pression, le filtre s'enfonce jusqu'au bas, séparant le café (liquide) du marc.

Cafetières électriques modernes

En 1930, Peugeot tenta de mettre au point des moulins à café électriques mais, leur moteur étant placé à l’extérieur et entraîné par une courroie, ils étaient très encombrants. La production fut stoppée 2 ans plus tard.

La première cafetière automatique à filtre Mr. Coffee fut introduite en 1972.

Rasoirs

Il semble que le rasage soit une pratique millénaire : les rasoirs étaient confectionnés en silex, en bronze et même en or bien avant les rasoirs en fer.

Les barbiers romains, les tonsor, se servaient d'un novacula, instrument en bronze à lame courbe. Le premier rasoir en fer connu a été trouvé au Danemark et est daté du IIIe siècle.

Le rasoir à lame d'acier fait son apparition au Royaume-Uni en 1680.

Le rasoir droit ou « coupe-choux » ou « sabre » est constitué d'une grande lame s'escamotant dans la chasse (manche) lorsqu'on ne l'utilise pas. Il est toujours employé par les coiffeurs et les barbiers (avec des lames interchangeables par mesure d'hygiène) ainsi que par des amateurs passionnés.

Deux inconvénients majeurs font qu'aujourd'hui il est généralement délaissé au profit du rasoir de sécurité.

Le rasoir de sécurité est, par opposition au rasoir droit, un rasoir dans lequel seule une portion de la lame est à nu, portion suffisante pour se raser mais insuffisante pour se blesser sérieusement.

Le coupe-choux qui apparaît au XVIe siècle est constitué d'une lame se glissant dans le manche après l'usage

À cet égard, l'inventeur ou le précurseur du rasoir de sûreté est un coutelier français, Jean Jacques Perret, qui a inventé ce qu'il appelait un rasoir à rabot en 1762 et l'a décrit en 1770 dans son ouvrage La pogonotomie, ou L'art d'apprendre à se raser soi-meme. Beaucoup d'inventeurs tentèrent de créer un rasoir sûr et efficace : plus de cent brevets furent déposés dans la seconde moitié du XIXe siècle, mais le premier véritable rasoir de sûreté fût créé par les frères Kampfe en 1880, et son succès inspira les inventeurs.

Le rasoir à lames jetables est breveté en 1904 par l'Américain King Camp Gillette qui travaillait à l'idée depuis 1895. Les rasoirs de la compagnie Gillette Safety Razor sont utilisés par l'armée américaine lors de la Première Guerre mondiale pour couper la barbe qui nuit au port du masque à gaz.

En 1895, King Camp Gillette a l'idée d'un rasoir de sécurité à lame (à double tranchant) interchangeable. Mais il faut attendre 1901 pour que les aciéries maîtrisent le processus de fabrication de ces lames rectangulaires à deux tranchants et très fines1 et l'invention de Gillette est brevetée en 19044. Les lames sont insérées dans la tête du rasoir et ne dépassent que d'un millimètre ; on évite ainsi les coupures graves. De plus, la lame peut être remplacée, une véritable révolution technique qui évite l'affûtage, nécessaire sur un rasoir droit avant chaque rasage. C'est aussi un changement économique important : désormais, l'utilisateur n'a plus un rasoir à vie mais rachète régulièrement des lames, ce qui est l'objectif original de Gillette.

Un rasoir à lame interchangeable.

Un rasoir à trois lames.

En 1971, Gillette commercialise le premier rasoir à deux lames jumelées sur un manche de plastique très léger. En 1974, les coûts de fabrication ont suffisamment baissé pour que l'ensemble rasoir-lame devienne jetable. En 1975 apparaît le premier rasoir à tête pivotante.

En 1975, Bic propose son rasoir jetable à une seule lame, en partant du principe qu'une lame est suffisante.

En 2007, certains rasoirs peuvent recevoir jusqu'à cinq lames jumelées sur l'avant, et une lame sur l'arrière. Le rasoir de sécurité se trouve aussi sous les vocables de « rasoir à main » ou « rasoir mécanique ».

Le premier rasoir électrique date de 19281, inventé par Jacob Schick. Il sera imité par le Hollandais Philips qui propose un modèle avec des lames rotatives.

Rasoir électrique

Le premier rasoir électrique est attribué à l'Américain Jacob Schick en 1928, il s'agissait de dents actionnées par un petit moteur et qui se déplaçaient latéralement derrière une grille1. Il mit son appareil en vente à partir de 1931 pour la somme de 25 dollars.

De nos jours, les poils sont coupés par un rotor, ou un couteau droit multilames oscillant derrière une grille.

En 1934, on avait déjà vendu aux USA 76 000 rasoirs électriques, trois ans plus tard on avait atteint le million et demi d'appareils.

En Europe, le Hollandais Philips est le premier à croire au potentiel de cette innovation. Il envisage tout d'abord d'importer les modèles américains, mais en 1936 il lance le premier rasoir électrique rotatif.