Premières civilisations

L’Egypte

L’Egypte préhistorique :

Vers les années 13.000 avant notre ère les Homo sapiens qui vivaient entre la première et la deuxième cataracte vivaient de pèche, de chasse et de plantes sauvages. Dans la région d'Assouan, on a retrouvé des peintures sur roches.

Progressivement certains nomades du Sahara s'aventurèrent d'oasis en oasis jusqu'au Nil. D'autres venus d'Orient s'installèrent dans la région du delta du Nil. Tous apportèrent leur savoir aux populations locales avec lesquelles ils se mêlèrent.

C'est ainsi que vers les années 7.000 avant notre ère, les Egyptiens savaient domestiquer le bœuf, le porc, le mouton et l’oie. Ils cultivaient le blé, l’orge, le millet, du sorgho, des légumineuses (lentilles, fèves, oignon, pois chiches)  ils avaient développé l’arboriculture (grenadier, figuier, jujubier). Ils utilisaient le papyrus pour la fabrication de huttes et la confection de divers objets : paniers, nasses, corde, nattes etc. Des faisceaux de ces roseaux assemblés furent à l’origine des premiers radeaux. Au nord de Khartoum, daté de cette époque, furent retrouvées des poteries à décor, des outils de quartz et des traces d’habitations témoignant de l’existence de zones de travail artisanal.

Vers les années 5.000 AJC, sur les rives du Nil, du delta à la Nubie, Ces tribus formaient des unités territoriales avec des villages et une capitale siège du gouvernement et centre d’activités artisanales. Si la transformation des produits agricoles était le fait des femmes au même titre que le filage, le tissage et la vannerie, en revanche les hommes assuraient le travail du bois, le construction de huttes, la fabrication : de poteries (tour de potier) et d’objets en pierre : pilons, meules, disques, et palettes, comme d’ailleurs, la fabrication des armes et la confection des bijoux : perles en amazonite, anneaux d’ivoire etc. et des lampes à graisse

Modèle de femmes à tisser avec un métier à tisser horizontal, extrait - Source: Facile V.

A Badari et à Hierakonpolis, datées de 4.000 ans AJC on retrouva des traces de huttes faites de poteaux et de torchis ou de briques crues, groupées en village et des indices selon lesquels les habitants pratiquaient le tissage du lin et la vannerie, avaient inventé une sorte de faïence d’un bleu clair, sculptaient des vases dans la pierre dure ou dans l’albâtre, enterraient leurs morts avec des provisions et des objets divers, comme des figurines d’argile.

Durant la période des basses eaux, les paysans cultivaient le blé, l’orge et le lin. Ils aménageaient les rives, creusaient des canaux et des bassins, élevaient des digues pour maîtriser l’épandage des eaux lors de la crue et pour créer des réserves d’eau pour la saison sèche. Tout naturellement, les paysans calèrent le cycle des saisons au rythme des crues du Nil, et en déduisirent la division de l’année en trois parties : Akhet (inondation), Peret (semence) et Shemou (chaleur = moisson).

Durant environ trois mois, la vallée était un grand lac. Dès la décrue, les paysans grattaient le sol avec un araire (de bois) attelé à deux vaches, parfois des ânes, même à des hommes. Dans les traces, ils jetaient les semences et lors d’un second passage les recouvraient. La récolte se faisait à la faucille (silex tranchant et manche en bois) en coupant le sommet de la tige. Le chaume laissé sur place servait de pâture aux animaux.

Toute la production de céréales était monopole d’état. Les récoltes étaient estimées par l’administration qui laissait environ dix pour cent de celles-ci au cultivateur pour son usage et les semences de la saison suivante

Les épis qui restaient aux paysans après battage (piétinement des moutons) et broyage (mortiers) donnaient une farine pour la pâte à pain. Celle-ci levée au soleil ou au levain de bière, était cuite. En guise de combustible les égyptiens n’avaient que le bois (rare), la balle (enveloppe de grains), la paille et le fumier séché.

Les Egyptiens fabriquaient leur bière : à partir de “pâtons” de farine d’orge recuits qu’ils mettaient à fermenter dans l’eau. Ce liquide décanté et filtré constituait la bière qu’ils conservaient dans des jarres. L’écume précédemment recueillie sur le liquide après séchage constituait la levure nécessaire à la panification. Le pain et la bière était les éléments de base de toute la société égyptienne et le resteront tout au long de son histoire.

La culture de lin se faisait en alternance avec celle des céréales. Semé après la récolte du blé ou de l’orge, sur les terres hors de l’eau, le lin mûrissait pendant la période de crue (août et septembre) et se récoltait avant les semailles des céréales. Après rouissage, peignage, filage (en roulant dans leurs mains les fibres de lin), et tissage sur des cadres de bois, les égyptiens obtenaient une étoffe servant à la confection de tous les vêtements des vivants et des morts.

A défaut d’olivier, les égyptiens avaient découvert les vertus des graines de ricin, de lin et de sésame desquels ils tiraient une huile qu’ils utilisaient en alternance avec la graisse animale pour la cuisine et les lampes à mèche.

Au miel sauvage était jointe une production domestique. Le dattier servait de bois de construction et ses feuilles, frondes et fibres pour la vannerie et la fabrication de cordes. Ses fruits étaient consommés crus, séchés ou en pâte. Les figues et les jujubes étaient aussi très appréciés.

Les vignobles étaient abondants dans le delta et dans les oasis de l’ouest. Les Egyptiens mangeaient le raisin, mais surtout en faisaient du vin.

A cette époque, le commerce tout court n’existait pas en Egypte. La monnaie non plus. L’administration fournissait à la population tout ce dont elle avait besoin par un système de rations proportionnelles au rang hiérarchique des individus dans la société. Pour le surplus, les individus avaient la possibilité de troquer entre eux les produits convoités.

Les Egyptiens glissaient sur le Nil dans des bachots en papyrus, mais aussi sur des bateaux en bois (importé du Liban) pourvus d’avirons si l’on en croit des peintures de vases en terre de cette époque. Ils y chassaient le gibier d’eau. Ils y piégeaient les oies, les canards et les grues qu’ils engraissaient dans des cages.

En Haute-Egypte, on a retrouvé de petits objets de cuivre martelé (des épingles et des perles), des tissus de lin, des céramiques émaillées.

A Ageh, en Basse-Egypte, datés d’environ 4.000 ans AJC, furent découverts des vestiges de silos à grain, des caveaux rectangulaires, des statuettes, des poteries peintes représentant des scènes de la vie, des paysages, des animaux sauvages, également des vases sculptés dans la pierre dure et des armes d’apparat faites d’une large lame de silex équipée d’un manche d’or ou d’ivoire sculpté, tel le fameux couteau de Gebel-El-Arak (Musée du Louvre)

Toujours à la même époque, les Egyptiens sur leur sol ou chez leurs voisins trouvaient, à fleur de terre ou dans les couches superficielles de l’or à l’état natif, et du minerais de cuivre (malachite ou chalcocite).

Le minerai de cuivre était concassé et affiné dans des fourneaux. Des vestiges trouvés dans le Sinaï donnent à penser que les Egyptiens obtenaient du cuivre dans des fours archaïques constitués d’un trou creusé dans le sol, entouré d’un mur de pierre dans lequel étaient percés des trous pour l’arrivée de l’air. Pour fabriquer des objets complexes, comme des statuettes, les Egyptiens coulaient le cuivre fondu dans des moules perdus.

Les outils en cuivre ou en bronze le plus couramment fabriqués étaient des miroirs, des fibules, des clous, des pelles, des grattoirs, des haches, des scies et des armes telles que épées, poignards, lances, pointes de flèches. Beaucoup d’autres outils restaient fais de bois et silex.

L’or natif était utilisé en état, pour des travaux de bijouterie, ou pour décorer les statues divines. Le chlorure de sodium servait au salage en général et au saumurage des poissons.

Les potiers dans leurs fours utilisaient le charbon de bois dont la fabrication consistait à remplir une fosse de brindilles, qui à l’abri de l’air, se consumaient et se transformaient en charbon. Le même combustible servait à fabriquer du verre à partir de silice (sable) et de fondants (comme les cendres de plantes ou le natron).

Il semblerait que, vers les années 3.500 AJC , l’Egypte était divisée en deux royaumes, dont les souverains et les dignitaires étaient inhumés dans des mastabas, construction rectangulaires aux murs de briques crue ou de pierre surmontant une fosse où étaient déposés le défunt et son équipement funéraire.

Ces fosses où reposaient des restes humains et des objets usuels témoignent que les Egyptiens, il y a 3.500 ans AJC, entouraient leurs morts du necessaire pour vivre une nouvelle existence dans l’au-delà.

Les souverains des deux royaumes étaient entourés de dignitaires (fonctionnaires) ayant en charge l’administration civile et de prêtres qui, au nom du roi représentant du dieu, assuraient le culte.

Des dessins sur céramique représentant des animaux, des plantes ou le Soleil, comme ceux retrouvés en Haute Egypte (Badari, El-Amrah, Tassa) et en Basse-Egypte (Mérinde), au dire des spécialistes, auraient désigné des monarques et les dieux dont ils étaient les représentant sur Terre.

Datés de 3.300 ans AJC, à Sohag, au Nord d’Abydos en Haute-Egypte, furent mis au jour, dans des tombes, plus de 300 tablettes, tessons de poteries et os gravées d’hiéroglyphes primitifs qui témoignent que les hommes à cette date possédaient déjà un système de transmission écrite du langage.

Les spécialistes pensent que les Egyptiens, après avoir utilisé le papyrus pour en faire des bateaux, des huttes, des vanneries, des nattes…,tirèrent de ce roseau de fines lanières calibrées aux dimensions d’un cadre dans lequel ils croisaient ses lanières sur plusieurs couches et les martelaient jusqu’à leur amalgame complet. Puis, après pressage par un objet très lourd, ils obtenaient une feuille qu’ils devaient encore polir avec une pierre ronde et en ébarber les bords avant qu’elles puissent être utilisée par les scribes.

Seul un côté du papier était utilisé, sur lequel un traitement à base de colle était appliqué afin d'éviter que l'encre ne coule. Chaque morceau ne dépassait pas un demi-mètre de longueur, mais on pouvait assembler de nombreuses feuilles les unes aux autres, pour former de longs rouleaux.

Au début, ceux-ci représentaient simplement les objets qu’ils voulaient mémoriser, lors du contrôle de la production des paysans et des artisans ou lors de la transcription des formules rituelles pour honorer le roi représentant du Dieu

Avec les hiéroglyphes, ce fut le début d’une administration dont les scribes devinrent le pilier principal. Ceux-ci devaient tout consigner : l’arpentage des terres cultivées, l’évaluation des récoltes, le recensement du bétail…etc. Rapidement, pour simplifier leur travail, ils écrivirent les hiéroglyphes d’une façon linéaire puis progressivement selon un mode hiératique plus simple.

Vers 3.200 ans AJC, les habitants du delta recevaient la visite de bateaux venant du Liban (Byblos) et de Crète où on a retrouvé des vases en pierre dure d’Egypte qui attestent d’échanges commerciaux par troque réciproques avec le monde de la Méditerranée.

Ce fut l’époque où la navigation commerciale sur le Nil prit son essor : une poterie de cette date représente un radeau de bottes de papyrus entrecroisés, avec un mât et une petite voile. La navigation sur le fleuve état facile, du fait que les vents dominants soufflaient du nord, en sens inverse du courant. Dés lors, les bateliers pouvaient se laisser glisser au fil de l’eau puis hisser la voile dès qu’ils voulaient remonter le courant

Une nécropole archaïque d’Abydos, en Haute-Egypte, livra un riche mobilier daté de 3.200 ans AJC, attribué au roi nommé Scorpion Ier, nom qu’on lui attribua du fait que cet animal sacré figurait sur divers objets en ivoire.

Un peu au Sud, à Hiérakonpolis, on retrouva des fragments de tête de massue en calcaire portant le signe du scorpion et le dessin d’un roi coiffé de la couronne de Haute-Egypte, tient à la main une houe dans un décor de canaux, alors qu'un serviteur tend un panier pour récupérer la terre. Au dessus du scorpion, une fleur estsans doute un symbole royal. À côté un homme tient un épi géant. Derrière le roi des vanneaux sont pendus à des hampes, les vanneaux – oiseaux des marais- servaient à léorigine à désigner les gens du delta. Ce roi, arbitrairement appelé Scorpion IIème aurait régné peu avant la réunion des deux royaumes d’Egypte.



L'Egypte unifiée :

Période Thinite (3000 – 2634 AJC) Une palette de schiste, ci-dessus, trouvée à Hierrakonpolis, en Haute-Egypte, datée d’environ 3.000 AJC, présente sur ses deux faces (A et B) des dessins et des hiéroglyphes en méplat interprétés comme attestant l’unification des deux Egypte par le roi Namer, descendant d’Horus, dieu faucon, dont le nom en hiéroglyphes, est gravé sur les deux faces en haut, entre deux têtes de la déesse Hathor, aux oreilles et corne de vache.

Sur la face (A) de la palette, le roi Namer porte la couronne blanche de Haute-Égypte il est vêtu d’une seule pièce de tissu drapée, qui laisse son épaule droite nue.

Derrière le roi, et à l'arrière-plan, est figuré un serviteur qui porte les sandales du roi. Les Egyptiens allaient pieds nus la plupart du temps, mais portaient des sandales de cuir lors d’occasions spéciales ou sur des sols qui risquaient de blesser leurs pieds.





Sur la face (B) on voit en haut, la marche triomphale de Narmer coiffé, cette fois, de la couronne de Basse-Egypte conquise, il est précédé des porteurs de l’emblème du faucon royal (Horus). En dessous deux panthères fabuleuses en laisse. Tout en bas, un taureau attaquant un ennemi.

Les dessins de cette palette attestent d’un art accompli et témoignent d’une civilisation résultant d’un long apprentissage trouvant son apogée à l’époque de l’Horus-Namer.

Les prêtres de l'époque firent preuve d'imagination pour raconter la genèse du monde :

« Le Dieu Solaire ATOUM fit sortir L'Egypte du chaos liquide de l'océan primitif et la gouverna un premier temps selon l'ordre cosmique qu'il avait établit. Un jour fatigué de mâter les révoltes des hommes, il décida de se retirer au ciel dans l'éternité de son périple solaire et confia la royauté terrestre à ses descendants : SHOU, GEB, OSIRIS, et HORUS, puis aux enfants de ce dernier, finalement aux rois dont le premier fut NAMER, successeur d'HORUS et HORUS lui-même »

Remarque : Le mot : Pharaon est un emprunt biblique et n'a jamais servi de titre pour désigner les rois d'Égypte. Dans les textes on trouve, généralement, l'expression l'Horus pour désigner Le Roi.

L'Horus Ménès, successeur de l'Horus Narmer, est le premier roi représenté portant la coiffe symbole de l'unification des royaumes de Haute et Basse-Égypte. Il semble qu'il ait apporté une grande prospérité au pays. Il crée des places fortes dans la région de Gaza et une seconde capitale au point de jonction des deux pays à Memphis, qui avec This, dont il était originaire, permettait de mieux contrôler le pays.





A l’époque, la vannerie, le filage et le tissage du lin étaient l’affaire des femmes habillées d’une pièce de tissus serrée en dessous des seins. Alors que les serviteurs portaient une pièce de tissu plus courte serrée à la ceinture.

Les hommes assuraient les travaux agricoles des labours aux moissons. Les artisans travaillaient le cuir, le bois les métaux…Les maçons utilisaient un mélange de chaux, argile sable et eau.

L'unification du pays, ne changea rien à la vie quotidienne du peuple qui se retrouva avec les mêmes obligations civiles et religieuses que précédemment. Les nouveaux rois ne firent pas sortir l'Egypte de la Préhistoire, comme on le voit trop souvent écrit, mais, à partir des acquis déjà importants des générations précédentes, donnèrent à la nation un nouvel essor.

Partout, des ouvriers avec des houes terrassent, avec des paniers transportent des alluvions, du sable, de la chaux, de l'argile, etc. Dans le delta, ils endiguent des bras du Nil et assèchent les marais. En Moyenne et Haute Egypte, pour maîtriser les crues du fleuve et irriguer de vastes étendues, ils creusent des Canaux et dressent des digues.

Les villes étaient construites à côté d'un sanctuaire avec des rues parallèles et perpendiculaires, telles que : Kom Ombo, El-Kad, Nagada, Abydos ? This, Badari, Memphis, Bouto...etc.

Les objets découverts dans les nécropoles (Abydos, Saqqarah, Helmand) des souverains et des dignitaires témoignent des progrès des arts (sculptures, gravures, poteries, bijouteries) et de l'expression graphique.

En Moyenne et Haute Egypte l'expression artistique s'affina : sculpture, gravure, poterie, bijouterie, sceaux, palette et stèles. L'écriture dépassa le stade purement figuratif. Certains dessins simplifiés correspondaient non plus à ce qu'ils représentaient mais à la consonance du mot. Dès cette époque, l'écriture permettait l'organisation d'un pouvoir centralisé. Les scribes transmettaient les ordres du Roi aux gouverneurs des nomes, lesquels, en retour, lui adressaient le compte rendu de leur bonne exécution.

Près de Saqqarah, de grands mastabas en briques crues et pierres datés de 2.700 ans avants notre ère, furent identifiées par de nombreux scellés et objets comme étant les véritables tombes des Rois liés au Dieu Seth de Basse-Egypte. Alors que leur cénotaphe à Abydos était uni à Horus dieu de la Haute-Egypte.

L'attribution de deux lieux à un même Roi défunt se comprend du fait de la double personnalité du Roi, à la fois Roi de la Haute-Egypte sous le signe de Horus et de la Basse-Egypte sous celui de Seth.

Les restes humains retrouvés dans les sépultures à Saqqarah attestent qu'à cette époque, se pratiquait la momification des cadavres royaux. Malheureusement on ne sait rien du mode de vie des rois de cette époque car des temples et des palais construits de montants de bois, de cloisons en sparteries, pisé et brique crues il n'en subsiste que quelques traces.

Cependant des vestiges datés d'environ 2.700 ans AJC permettent d'affirmer que sous le règne de Khasekhemouy les dieux Horus du sud et Seth du delta étaient réconciliés. Les deux terres unies formaient un seul état, dont la paix intérieure était confortée par un contrôle rigoureux des frontières de Nubie au sud, de Lybie au nord-ouest et du Sinaï à l'est, où déjà les égyptiens exploitaient les mines de cuivre.

Le pays était fortement organisé autour du roi qui avait su déléguer son pouvoir civil aux gouverneurs de nome et confier le culte des dieux à un clergé qui officiait en son nom. Toute la population : clergé, fonctionnaires, artisans et ouvriers travaillaient pour le roi. Chacun recevait un salaire en nature proportionnel à son rang hiérarchique.

Les paysans constituaient un ordre social à part dont dépendait la prospérité du pays. Ils remettaient quatre vingt pour cent de leur récolte à l'entrepôt d'état ou à celui du temple. Le surplus leur était attribué en partie pour salaire mais aussi pour assurer la production de l'année suivante.

L'armée était formée de miliciens équipés de frondes et arcs. Son rôle était triple : assurer la police intérieure, entreprendre des expéditions en Nubie et au Sinaï pour en ramener les produits rares, et défendre le pays contre ses envahisseurs éventuels.

Pour l'aménagement du territoire le roi mobilisait des ouvriers qui, le long de la vallée du Nil, remblayaient les dépressions, nivelaient les terrasses, creusaient des canaux irrigant des étendues de plus en plus vastes, permettant d'accroître la culture céréalière et de développer les vignobles les potagers et les vergers.

Aux constructions faites de poteaux, clayonnages, vanneries et pisé, se substituèrent progressivement des murs de briques crues. Cette amélioration concerna les huttes des paysans, les demeures du roi et des dignitaires, ainsi que les édicules (temples archaïques) et les mastabas (tombes du roi).

La pierre fut utilisée pour la première fois pour construire les escaliers menant aux tombeaux royaux et pour rendre inviolables les chambres funéraires. Celles-ci étaient entourées de plusieurs magasins contenant le matériel et les provisions destinées à accompagner les rois défunts dans l'au-delà. Les murs des structures extérieures en briques crues étaient décorés de bas-reliefs représentant des scènes de la vie des défunts, soit en famille, soit lors de banquets, de parties de chasse, soit dans le cadre de fonctions officielles

Ancien Empire (2635 - 2140) avant notre ère)

De cette période, nous retiendrons le Roi Djéser (2630 - 2611 AJC) qui au début de son règne réside près d'Abydos où il commence la construction d'un tombeau à Beit Khallafa.

Le Roi est propriétaire de toutes les terres et de tous les biens. S'il en concède une part à l'un de ses sujets, plus généralement à un temple, ce n'est qu'à titre de tenure, faculté d'en jouir. Il peut à chaque instant révoquer sa donation. Les personnes elles mêmes lui appartennentt. Les territoires étrangers sont aussi sa propriété. Comme la péninsule du Sinaï dont il exploite les ressources minières (cuivre et turquoise).

Selon l'idéologie égyptienne le roi doit maintenir le pays en conformité avec Maat, déesse de la justice. Pour mener à bien cette obligation d'équilibre il choisit Imhotep comme vizir et architecte.

En qualité d'administrateur, Imhotep place chacun des 42 nomes du pays sous la direction d'un gouverneur qui devait contrôler les scribes, rouage important de l'administration. Ceux-ci, à leur tour, doivent contrôler la production des denrées agricoles, le travail des artisans, le rendement des mines et carrières, assurer le transport et la conservation dans les entrepôts des produits comestibles et des divers matériaux, tant usuels que précieux, rendre compte de l'entretien des canaux, réactualiser les registres cadastraux, régler les litiges etc.

En qualité d'architecte,Imhotep apporte à l'Égypte d'importantes innovations, notamment la généralisation de l'utilisation de la pierre comme matériau de construction des temples et des tombeaux alors qu'ils étaient faits auparavant de briques crues et de terre séchée. Il réalise les colonnes cannelées et colonnes fasciculées (rappel de colonnes formées de tiges de roseaux ou de palmes réunies en faisceaux). Le levier aurait été probablement, à cette époque, le premier mécanisme utilisé par l'Homme.

Imhotep, pour rendre éternel le tombeau royal, construit à Saqqarah, sur la hauteur qui domine Memphis, la première pyramide à degrés entièrement en pierre, formant une sorte d'escalier, pour permettre la montée majestueuse du (âme) du roi vers le ciel, afin qu'il se joigne à Atoum. La pyramide et la chapelle funéraire constituent le centre d'un immense complexe de 15 hectares entouré d'une enceinte incluant une cour pour la célébration publique du jubilé du Roi consistant en sa réincarnation et la réincarnation du Dieu Atoum en sa personne. Dans cette cour se trouve également divers bâtiments administratifs et des magasins nécessaires à la vie matérielle des prêtres.

D'autres villes existent à cette époque, elles sont construites soit en des lieux stratégiques, au frontières de l'Egypte : en Nubie ou au nord du Sinaï, soit à côté d'un sanctuaire, soit comme centre administratif du pouvoir royal.

A cette époque, le commerce tout court n'existe pas en Egypte. La monnaie non plus. Ils utilisent un système monétaire basé sur le troc, avec des sacs de grain ou des deben (environ 91 grammes) d'or ou d'argent. Les salaires des travailleurs sont versés en grains : un simple ouvrier peut ainsi gagner cinq sacs et demi (soit 200 kg) de céréales par mois, alors qu'un contremaître peut gagner sept sacs et demi (soit 250 kg). Les prix des marchandises et des denrées sont fixés pour l'ensemble du territoire et sont consignés dans des listes pour faciliter les échanges. À titre d'exemple, une chemise coûte ainsi cinq deben de cuivre, tandis que le coût d'une vache est de 140 deben. Le grain peut ainsi être échangé contre d'autres biens, selon la liste de prix fixes.

Du simple paysan au plus haut fonctionnaire, tous les Egyptiens font du troc. Par exemple : une statuette contre du pain, du tissu contre des sandales, des boisseaux de céréales contre du bétail. Toute fois l'or peut servir de monnaie : 7,5 grammes du précieux métal a une valeur marchande d'un shat et 90 gr correspond à un deben. En réalité le shat n'est pas une monnaie matérialisée, mais une unité abstraite qui permet aux Egyptiens de déterminer la valeur des denrées et des produits manufacturés en vue de leur échange contre d'autres objets dans un rapport équitable d'équivalence.

Le roi Djéser (2635 − 2561), à la suite de ses prédécesseurs, poursuivit les relations commerciales avec ses voisins pour obtenir des produits exotiques et rares qu'on ne peut pas trouver en Égypte. C'est à dire avec la Nubie et le sud de Canaan< pour obtenir de l'or et de l'encens. Roi Djéser poursuivit des liens commerciaux avec la Palestine, comme en témoignent les cruches de pétrole de style palestinien trouvées dans des sépultures.

Roi Djéser commerce avec Byblos pour s'approvisionner en bois de qualit'. Le commerce avec le pays de Pount (Somalie) fournit des résines aromatiques, de l'or, de l'ébène, de l'ivoire et des animaux sauvages tels que des singes et des babouins.

Pour le commerce avec la Somalie un port fut édifié sous le règne de Djéser sur la Mer Rouge sur le site Ouadi al Jarrf. Des fouilles réalisées depuis 2011 révélèrent une cité importante qui s'étalait sur 5 km entre le littoral et les premiers reliefs. On y retrouva des céramiques, des ancres de pierre.

Bateau déjà utilisé vers 2730

L'Égypte se repose aussi sur le commerce avec l'Anatolie pour acheter de l'étain ainsi que des réserves supplémentaires de cuivre, nécessaires à la fabrication du bronze. Les Égyptiens apprécient également le lapis-lazuli qui est importée du lointain Afghanistan. Parmi les autres partenaires commerciaux de l'Égypte en Méditerranée, on trouve également la Grèce et la Crète qui approvisionnent le pays en huile d'olive. Pour équilibrer sa balance commerciale, l'Égypte exporte surtout des céréales, de l'or, du lin, du papyrus, ainsi que d'autres produits finis parmi lesquels du verre et des objets en pierre.

Les armes utilisées par les soldats sont de deux sortes, armes de jet : lance, javelot et arcs simples et carquois. Armes de proximité : hache-masse, brise-épée, sabre courbe (kopesh), hache de guerre. Il faut ajouter à cela les boucliers en bois, en peau tendue ou en roseau tressé. Les soldats n'avaient ni cotte de mailles ni casque, ils étaient vêtus d'un cache-sexe.

Snéfrou (2561 - 2538 AJC) est considéré comme le modèle idéal de la théocratie égyptienne, tant par sa propre culture que ses concepts religieux et ses capacités à gouverner au nom du dieu Atoum.

Il mena de nombreuses opérations militaires vers le pays de Pount (Somalie) d'où ses troupes revenait avec un important butin en bétail et produits précieux : or, diorite, myrrhe et encens.

L'emploi généralisé du cuivre pour la fabrication d'armes , d'outils et de vases fit rapidement croître la demande de ce métal, aussi Snéfrou contrôla militairement d'une part le Sinaï pour en extraire du minerai de cuivre et des turquoises et d'autre part la Nubie pour se procurer or et diorite.

Les arbres qui poussaient en Egypte : palmiers, tamaris, sycomores et acacias, étaient impropre à la fabrication de meubles pour les palais, les temples le mobilier mortuaire et plus encore à la construction de navires d'une certaine importance. Aussi Snéfrou créa avec le liban des échanges commerciaux qui lui permirent d'importer sapins et cèdres contre des céréales ou autres produits.

On a retrouvé un papyrus précisant l'échange de pièces de bois contre des cruches en or et en argent, 520 sacs de lentilles, des poissons séchés, et 500 peaux de bœuf.

De leurs nombreuses rencontres avec les étrangers, les Egyptiens acquirent l'idée d'utiliser le chadouf, levier à contrepoids, qui permet de plonger dans le Nil une outre en peau de chèvre et de la relever pleine d'eau, pour la vider plus haut sur les terres à irriguer.

Selon des peintures de cette époque, les bateaux en bois, à partir d'une quille centrale, étaient faits d'une véritable marqueterie de planches de petite dimension jointes bord à bord. Ils étaient équipés d'un mât en bois de conifère au sommet duquel était attachée la verge portant une voile composée de plusieurs laizes de toile de lin cousues entre elles. Ces bateaux étaient aussi pourvus de rameurs sur chaque bord et d'un ou plusieurs hommes manoeuvrant les avirons de gouverne.

Sur le Nil, les bateaux transportant des charges pesantes étaient tirés de la berge par des hommes. Les barques de papyrus, pour le transport des marchandises plus légères, sur de courtes distances, étaient manœuvrées par plusieurs rameurs et un aviron de gouverne.

Durant son règne Snéfrou développa les ateliers d'artistes et fit transformer la pyramide à degrés, édifiée à Meïdoum, par son prédécesseur en pyramide lisse à arêtes vives. Pour son compte il fit construire à Dahchour, au sud de Saqqarah, la pyramide rhomboïdale à deux pentes subissant un brusque changement à mi-hauteur, malheureusement les parois de la chambre se fissurèrent et s'effondrèrent. Celle-ci étant inutilisable, Snéfrou s'en fit construire une autre à proximité, dite la pyramide rouge, régulière à angle de pente constant. Les arêtes de cette véritable pyramide cumulant en un point unique figurant les rayons du soleil, permettaient au roi de se joindre, après la mort, à l'astre lui-même. C'est sous le règne de Snéfrou que se généralisa la momification des rois, de leur famille et des dignitaires.

Les fouilles récentes attribuent, également à Snéfrou, la pyramide de Seïlah dans le Fayoum. Ces pyramides atteignirent le stade ultime de leur évolution pour devenir des pyramides à faces lisses.

Les successeurs de Snéfrou perpétuèrent, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur (Sinaï et Nubie) la même politique et édifièrent leur pyramides à Gizej pour Khéops (2551 - 2528 AJC), à Abou-Roach pour Radjedel (2516 - 2509 AJC) et à nouveau Gizeh pour Khéphren (2509 - 2484AJC) et Mykerinos (2484 - 2467 AJC). C'est près de ce dernier lieu que Khephren fit édifier le grand Sphinx.

La pyramide du Roi Khéops, exceptionnelle par ses proportions : 147 mètres de haut et 230 de côté, est formée d'énormes blocs de pierres empilés les uns sur les autres, liés par un mortier au plâtre. A la sortie de la carrière, distante de quelques centaines de mètres, les blocs de pierre furent halés sur des rondins de bois par des hommes. Si la construction dura les 20 ans du règne du Roi, un calcul révèle qu'il fallut environ 20.000 ouvriers pour la réaliser.

Comme toutes les autres pyramide, celle-ci faisait partie d'un complexe funéraire monumental comprenant également le temple funéraire, la chaussée, le caveau de la barque destinée au voyage du roi défunt dans l'au-delà et de petites pyramides et leur chapelle pour les membres de la famille royale : les reines Mérititès, Ire et Hénoutsen, les tombes de ses fils et un mastaba de sa fille Néfertiabet ; Khéops aménagea aussi une sépulture pour sa mère Hétep-Hérès Ire après que sa tombe originelle eut été pillée.

De récentes découvertes ont révélé une ville des artisans et ouvriers à Gizeh. Il apparaît que ceux-ci étaient bien nourris, soignés et le cliché des esclaves menés au fouet est battu en brèche par les découvertes faites sur le terrain et dans les tombes. À ces artisans et ouvriers spécialisés venaient se joindre une main-d'œuvre venue des villages de toute l'Égypte, sans doute de façon non permanente, et les villages contribuaient également à ce grand projet religieux en envoyant des vivres.

Le Roi Khéops construisit également des temples, en particulier il entama la construction du temple d'Hathor à Dendérah et on a retrouvé dans les fondations du temple de Bastet à Bubastis des éléments d'un monument à son nom.

C'est sous ce règne fastueux pour l'architecture et la royauté que les nécropoles des dignitaires se développèrent de manière significative autour du complexe funéraire royal. Cette tendance déjà amorcée sous les règnes précédents et notamment celui de son père Snéfrou n'avait jamais pris une telle ampleur ce qui démontrerait qu'à l'époque du Roi Khéops la constitution de l'état était achevée et touchai presque déjà à son apogée. Le privilège de pouvoir se faire inhumer aux côtés de son maître représentait alors la meilleure manière d'afficher sa réussite dans ce qu'était la société égyptienne d'alors. Le roi était au centre de tout et dominait de son écrasant monument une vaste nécropole qui était conçue à l'image de la cour. Plus la sépulture d'un dignitaire était en vue de la pyramide royale plus son rang était élevé. De nombreux mastabas livrèrent des témoignages (statues et textes) de ces courtisans qui, dans leur mort souhaitaient poursuivre leur service au plus proche de leur souverain.

A Saqqarah, sur le mur d'une sépulture d'un de ces fonctionnaires, on retrouva une scène de marché. On y voit des commerçant, assis devant leur échoppe, proposant leurs produits : poissons, tissus, fruits, légumes. Les acheteurs sont de sexe masculin et portent de petits sacs en bandoulière destinés à transporter leurs achats et les biens qu'ils souhaitaient échanger contre les produits du marché. Un acheteur tente d'échanger un éventail contre une coupe. Ailleurs on tente de troquer une cruche contre un poisson. Plus loin un marchand de légumes s'adresse à un client : « donne moi ce que tu as apporté et je te donnerai de beaux légumes.»

A l'écart, une scène différente : un vendeur déroule une longue pièce de tissu devant un acheteur et lui dit « ce drap en échange de six shats » L'acheteur n'avait sur lui ni pièce de cette valeur ni or mais connaissant la valeur de ce drap il pouvait estimer son équivalence pour l'échanger contre un autre objet.

Le troc était l'affaire de tous. Chacun du vizir au paysan, selon son rang, recevait un salaire en nature dont il pouvait troquer une partie pour acquérir des surplus près des divers autres professionnels :

Les paysans assuraient pour le roi la culture des céréales, du lin, des lentilles, des légumes, des vignes et des arbres fruitiers, l'élevage des volailles, des bovins, des ovins, des ânes et des porcs. En plus des travaux de la terre, ils faisaient du pain, de la bière, certains filaient et tissaient le lin, d'autres péchaient ou réalisaient des objets de vannerie, tous entretenaient les canaux et les berges du territoire dont ils avaient la charge.

Les orfèvres, les potiers, les vanniers, les fileurs et tisseurs étaient au service du Roi comme ceux qui travaillaient la pierre, le bois ou le cuir.

Dans les mines les travailleurs du Roi tiraient le cuivre du minerai, récoltaient l'or, les turquoises et autres pierres précieuses.

Les fonctionnaires du Roi : vizir, gouverneurs des nomes, scribes, architectes, médecins, devaient assurer le bon fonctionnement de tous les rouages de la nation.

Les prêtres des temples et des chapelles des tombes royales officiaient au nom du Roi.

L'armée du Roi assurait le maintien de l'ordre public, gardait les frontières et assurait des expéditions pour en ramener les produits indispensables aux activités du pays.

On prétend que lors du règne du roi Kheops (2551 - 2528), les égyptiens connaissaient des conditions matérielles de vie optimales qui ne furent pas dépassées dans la suite de leur histoire.

Sauf que vers 2.000 AJC, les Egyptiens importèrent de Syrie des produits en bronze, manufacturés ou semi-finis, ainsi que des lingots de bronze, à partir desquels ils coulaient les objets désirés.

Vers 1650 AJC, les troupes Hyksos bien organisées et supérieurement équipées d'armes en bronze (dague et épées), d'arc et de chars attelés à des chevaux rapides, envahirent l'Egypte et leur chef se fit couronner Roi du pays avec Memphis comme capitale. Malgré leur puissante armée, les Hyksos ne contrôlèrent efficacement que le Delta et la Moyenne Vallée du Nil. L'armée du Roi de Haute-Egypte : cent ans plus tard Ahmosis Ier (1539 - 1514 AJC) continua l'organisation du pays entreprise par ses prédécesseurs. Il chassa et poursuivit l'ennemi jusqu'en pays de Canaan. Dans leur fuite, les Hyksos abandonnèrent leurs chevaux à partir desquels les Egyptiens créèrent leurs propres haras. L'élevage des chevaux et leur dressage furent l'affaire exclusive des écuries royales nouvellement organisées. Le cheval fut utilisé pour tirer les chars de combat (le thème du pharaon sur son char fut largement exploité) Les paysans, pour leurs travaux agricoles, continuèrent à se contenter, et pour longtemps encore, des vaches au joug attaché sur leurs cornes.

L'Egypte avait retrouvée la paix et la prospérité intérieure, mais pour rayonner à l'extérieur, Pharaon, qui avait pris conscience de la puissance économique et militaire de ses voisins du proche orient, mit sur pied une armée de métier qui en plus d'une infanterie équipée de lance, de haches et de dagues pour le corps à corps, comptait des archers ' pied ou monté sur des chars tirés par des chevaux.

Il faut citer également que vers les années 1.500 AJC, les fours à minerai de cuivre archaïques furent équipés de soufflets en peau de chèvres. Le métal liquide coulait dans la fosse du four de coulée, où il s'accumulait. Ce cuivre brut était refondu dans un creuset, sur un feu ouvert de charbon de bois, et enfin coulé dans des moules. Les produits comme les armes et les outils étaient durcis par martelage.

Vers 1.450 AJC, les Egyptiens importèrent l'étain de Syrie et fabriquèrent du bronze, alliage de cuivre et d'étain, d'un meilleur usage et d'une fonte plus facile que le cuivre pur. Les ouvriers fondeurs étaient parvenus à une telle maîtrise qu'ils coulaient des pièces de bronze grandes et lourdes comme les portes des temples.

La plus ancienne clepsydre (pour mesurer le temps qui passe) fut découverte à Karnak, elle aurait été réalisée sous le règne d'Aménophis III. (1391 - 1353 AJC). Vers les années 650 (avant notre ère) les égyptiens avaient appris à réduire le minerai de fer par le charbon de bois dans des fourneaux rudimentaires. Ce premier acier servit à produire des armes d'une dureté plus grande que celles en bronze.

C'est aux environs des années 400 AJC que furent frappées les premières pièces de monnaie, sans doute sous l'influence des grecs.

Il y a lieu de préciser les connaissances intellectuelles acquises par les scribes égyptiens quant à l'écriture, les unités de mesure, l'arithmétique, le calendrier et l'astrologie/astronomie.